Par Denis Langlois

L’Ordre des optométristes de l’Ontario souhaite que ses membres aient la liberté de prescrire à leurs patients tout médicament ophtalmique approuvé par Santé Canada.

L’organisme d’autoréglementation propose des modifications à la Loi sur l’optométrie qui, selon elle, élimineraient un obstacle qui empêche les optométristes d’accéder à de nouveaux médicaments, ce qui peut souvent être la meilleure option de traitement pour les patients.

« Si la nouvelle proposition est adoptée, les patients auront accès aux thérapies les plus à jour sans qu’il soit nécessaire de modifier la réglementation », a déclaré David Wilkinson, conseiller de pratique pour l’Ordre des optométristes de l’Ontario.

Depuis 2011, les optométristes sont autorisés à prescrire certains médicaments pour traiter les affections du système oculaire et visuel chez leurs patients.

Ces médicaments sont énumérés à l’annexe 1 du règlement sur les médicaments désignés et les normes de pratique de la Loi sur l’optométrie.

Wilkinson a déclaré que la liste n’a pas été modifiée depuis son entrée en vigueur il y a cinq ans. Le collège affirme que son expérience a démontré que de telles listes dans les règlements sont difficiles à réviser.

L’Ordre propose de modifier le règlement en supprimant la liste et en donnant plutôt aux optométristes le pouvoir de prescrire tous les médicaments oraux et topiques dans le cadre de la pratique de l’optométrie.

« Cela (élargirait) l’éventail des options de traitement offertes aux patients, dont certains pourraient bénéficier de médicaments plus anciens et d’autres de médicaments plus récents. Ce que nous visons, c’est le meilleur traitement possible », a déclaré Wilkinson.

Certaines mesures de protection sont recommandées, comme l’obligation pour les optométristes de diriger immédiatement les patients vers un médecin ou un hôpital une fois qu’on leur a prescrit certaines catégories de médicaments oraux.

Wilkinson a déclaré que le collège entend souvent ses membres parler de la façon dont la liste actuelle de médicaments dérange leurs patients ou limite les soins qu’ils peuvent recevoir.

À titre d’exemple, le médicament anti-glaucome Azarga a été approuvé par Santé Canada en 2009; trop tard pour qu’il soit recommandé pour la liste originale, Wilkinson a dit. Le médicament est une combinaison de brinzolamide et de timolol, qui sont tous deux inclus séparément sur la liste.

« À l’heure actuelle, si un optométriste conclut qu’un patient atteint de glaucome primaire à angle ouvert peut bénéficier de cette thérapie combinée, il doit prendre une décision. Soit prescrire les deux médicaments séparément (deux gouttes distinctes pour le patient), ou référer le patient à un ophtalmologiste, qui peut ensuite prescrire Azarga (une goutte pour le patient). En général, il y a des avantages de commodité et de conformité lorsque moins de gouttes sont nécessaires », a déclaré Wilkinson.

« Il existe de nombreux autres exemples où la meilleure thérapie pour une affection n’est peut-être plus un médicament qui figure sur la liste actuelle. »

Le collège affirme que la modification qu’il recommande permettrait à l’Ontario de s’aligner sur les récents changements en Alberta et en Saskatchewan et dans la plupart des États américains.

Le collège avait demandé des commentaires sur sa proposition avant le 28 mars.

Wilkinson a déclaré qu’il examinera maintenant tous les commentaires reçus.

Le comité responsable de la proposition demandera ensuite au conseil du collège de modifier la recommandation et de la redéposer aux membres et aux intervenants ou de soumettre la proposition actuelle au ministère de la Santé et des Soins de longue durée pour obtenir leur approbation.

Wilkinson a déclaré que le collège s’attend à soumettre sa proposition finale plus tard cette année.

En plus de la modification recommandée au règlement sur la liste des médicaments, l’Ordre propose également de modifier la Loi sur l’optométrie afin de permettre aux optométristes de retirer les corps étrangers superficiels de la cornée d’un patient et de délivrer des médicaments dans le seul but d’essayer un traitement.

Le collège souhaite également que la loi soit modifiée pour spécifier l’échographie diagnostique comme une forme d’énergie prescrite pour l’exécution de la pachymétrie cornéenne ou de l’échographie oculaire, seulement.

De plus amples renseignements sur les propositions du collège se trouvent en ligne à l’adresse www.collegeoptom.on.ca.